Dagnor Missionnaire
Nombre de messages : 744 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: Safety first? Ven 23 Mai - 10:43 | |
| « Notre liberté est menacée par le besoin de sécurité et la sécurité elle-même est menacée par le souci obsédant qu’on en a. »
Norbert Bensaïd, Extrait de La Lumière médicale
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Cllorster Novice
Nombre de messages : 320 Age : 31 Localisation : Dans les traces des plus grands Date d'inscription : 19/02/2008
| Sujet: Re: Safety first? Ven 23 Mai - 15:35 | |
| Le tout est de savoir prendre des risques mesurés. Une totale sécurité est difficile à obtenir, elle ne permet plus une vie correcte. Sans risque, nous ne sommes plus rien, mais en prenant trop de risques, il est vrai qu'il existe un point où l'on est exposé inutilement. Le tout est de savoir prendre des risques mesurés. | |
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Dagnor Missionnaire
Nombre de messages : 744 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: Re: Safety first? Ven 23 Mai - 16:13 | |
| - Cllorster a écrit:
- Le tout est de savoir prendre des risques mesurés.
Une totale sécurité est difficile à obtenir, elle ne permet plus une vie correcte. Selon moi, plus l'on tend vers une sécurité totale plus l'on devient sois-même prisonnier de sa propre paranoïa ainsi que des moyens, de plus en plus extrême, mis en places pour garantir cette sécurité; et, en reprenant votre propos, éliminer tous les risques. Nous sommes donc d'accord qu'il est illusoire de vouloir éliminer tout risque. | |
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Archange de Vaal Blasphémateur
Nombre de messages : 59 Localisation : Sur la Septième Cîme de l'Etoile Ardente Date d'inscription : 03/08/2007
| Sujet: Re: Safety first? Dim 20 Juil - 1:10 | |
| La vie elle-même est un risque, et davantage encore, un choix, le choix permanent de vivre ou, si l'on préfère, le choix de ne pas mourir (l'éternel to be or not to be d'Hamlet, supporter de vivre ou risquer l'enfer en se suicidant). Comme disais Kierkegaard, tout choix est un déchirement, une destruction, et signifie la perte irrémédiables des autres éventualités. Plus que le risque d'un déchirement ou d'une destruction, la vie est donc elle-même une perpétuelle destruction, puisqu'elle sous-entend une succession interminable de choix douloureux à faire. La liberté n'est peut-être pas tant (à mon sens il est vrai très personnel) une affaire de prise de risque qu'une affaire de liberté de choisir et de souffrir (l'un n'allant pas sans l'autre). Là encore, et pour en revenir en définitive à notre problèmatique du risque, il s'agit de choisir ou le risque de vivre, avec toutes les souffrances que cela implique, ou le risque de mourir, avec certes une probable cessation de la souffrance mais également toutes les incertitudes que cette mort sous-entend. La volonté d'écarter tout risque et, partant, toute forme d'expérience, conduit assez rapidement à une inactivité angoissée qui s'apparente finalement au choix de la mort : la souffrance est écartée au prix de l'angoisse de l'incertitude (car tant que l'on cherche à fuir le risque, on se positionne nécessairement en victime potentielle de celui-ci : tant que je fuis, j'ai peur d'être rattrapé). Si, à l'inverse, on accepte le risque, on en arrive bien vite à en subir les conséquences, et à devoir supporter de vivre avec un risque concret, permanent et fréquemment concrétisé. Enfin au sujet du rapport entre sécurité et liberté, je me contenterai de citer une phrase de Franklin Roosevelt (je crois) : - Un président américain le nom m'est incertain a écrit:
Ceux qui sacrifient leur liberté au profit de leur sécurité ne méritent ni l'une ni l'autre.
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